Entraîner le Qi
Texte de maître Wang Xiangzhai

Texte  issu du " Yi Quan Zheng Gui" : La véritable voie du Yi Quan    traduit du chinois par Christophe Lopez

 


Les lettrés cultivaient leur nature et entraînaient leur Qi pour administrer.
L’empereur Jaune* entraînait son esprit (shen) et transformait son Qi pour atteindre la voie du bonheur
Bodhidharma**
pratiquait le Chan (zen), il est venu en Orient pour transmettre la voie. Il a commencé par transmettre une méthode pour purifier la moelle et transformer les tendons, puis a créé le Yiquan et les postures du dragon et du tigre. Les anciens le considéraient comme un précurseur des arts martiaux.

Depuis l’antiquité, les sages, les lettrés et les héros cultivaient tous leur nature et entraînaient leur Qi.

Zhuangzi*** a dit : « La technique est proche de la voie (tao)». Bien que la technique soit une petite voie, elle est riche en théorie et connaissance. Parmi ceux qui étudient les techniques, ceux qui ont un Qi élégant et dépourvu de frivolité, de violence, d’impatience et de vulgarité peuvent être comptés  parmi les sages.

Etudier la technique ne suffit pas. Les lettrés
entraînaient le Qi au moyen de la circulation.

 

 


Dessin de la petite circulation céleste " Xiao Zhou Tian"

   

Ils respiraient par le nez, expiraient longuement et inspiraient brièvement avec comme modèle le courant ininterrompu d’une rivière. L’idéal était d’être à l’écoute du calme et de la pureté du Qi.

Devant se trouve la voie de l’entrée et de sortie du Qi nourricier, derrière est le chemin de montée et de descente du Qi des reins, c’est l’art de compléter le ciel antérieur( xian tian) avec le ciel postérieur (hou tian), c’est la roue tournante de la circulation celeste.

Lorsqu’on débute l’étude de la circulation céleste, on aspire le Qi propre avec le nez, on le guide vers la mer du Qi (Qihai = Dantian). De Qihai, on traverse le portail de l’extrémité (Weilu = le coccyx), puis on suspend le Qi entre les reins. Dans la région de la taille se trouvent les reins qui sont en première place pour la circulation céleste, ils sont la racine des organes, l’eau des reins doit être abondante.
Ensuite, on s’élève dans le méridien gouverneur (Dumai) jusqu’au palais de la pilule (wa gong = tête, cerveau) ; On retourne au nez, on guide le Qi des reins par la langue vers le bas, on emplit le ventre  on pénètre dans le champ du cinabre (Dantian).
Ces exigences relatives à la circulation céleste sont appelées le secret de la circulation céleste, le pratiquant ne doit pas les négliger.

 


Définition du Qi par Hiria Ottino

" le qi est la substance matérielle primordiale ou, tout simplement, l'essence qui, par l'impulsion de son énergie, permet aux "choses" animées ou inanimées et aux organismes vivants du monde d'exister et de se développer sous les formes dans lesquelles ils se matérialisent."

Dictionnaire de la médecine Chinoise   Larousse   

Notes***

L'empereur Jaune ou Huangdi
Huangdi (Xianyuan), l'Empereur Jaune, qui est considéré comme le fondateur de la civilisation chinoise et l'ancêtre des Chinois. L'Empereur Jaune, un souverain et héros culturel de la mythologie chinoise, aurait régné de 2 697 av. J.-C. à 2 598 av. J.-C. Les actes qui lui sont attribués ont été embellis par l'histoire. Il aurait ainsi introduit les systèmes de gouvernement et de lois, civilisé la Terre, enseigné de nombreux savoirs à la population et inventé toutes sortes d'objets.

Bodhidharma
Bodhidharma serait venu en Chine autour de 520. moine bouddhiste originaire du sud de l'inde, est le fondateur légendaire en Chine de l'école Chan, devenue au Japon l’école Zen . D'après la légende, Bodhidharma aurait créé et enseigné le Kung fu Wushu (arts martiaux) aux moines du Temple Shaolin.

Zhuangzi ou Tchouang tseu
De son vrai nom Zhuāng Zhōu (350-275 av J-C) est un penseur chinois à qui l'on attribue la paternité d'un texte essentiel du taoïsme appelé de son nom - le Zhuangzi.
« Le Tao est la fine pointe de la vertu, la vie le rayonnement de la vertu, l’instinct le substrat de la vie; »
 

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